Aujourd’hui, il persiste des freins au recours à l’anesthésie locorégionale en médecine vétérinaire: la nécessité d’une formation spécifique, l’investissement en matériel et consommables, la crainte d’une étape chronophage et donc un investissement financier injustifié.
Vu dans la presse :
Les études scientifiques ne manquent pas pour montrer l’intérêt de l’anesthésie locorégionale dans la prise en charge de la douleur péri-opératoire. En médecine humaine, comme en médecine vétérinaire, l’amélioration des scores de douleur et la diminution du recours aux morphiniques et de leurs effets indésirables ont été démontrés. Chez l’homme, des avantages supplémentaires ont été mis en évidence : diminution des durées hospitalisation, diminution de l’incidence des douleurs chroniques, précocité de la récupération fonctionnelle
Cette étude prospective passionnante s’est intéressée au coût supplémentaire que l’anesthésie locorégionale pouvait représenter pour une chirurgie précise : la TPLO. Les chiens inclus dans cette étude étaient divisés en deux groupes : un groupe pour lequel était réalisé un bloc du nerf fémoral et du nerf sciatique à la ropivacaine (par neuro-stimulation et écho guidage) et un groupe où la même injection était réalisée à l’aide de sérum physiologique. Les auteurs se sont alors intéressés à tous les frais fixes et variables générés par la prise en charge de ces animaux, en incluant les consommables, les anesthésiques, les analgésiques, l’oxygène, le coût de l’anesthésiste, la physiothérapie, les frais d’hospitalisation,…
Les résultats de cette étude sont très intéressants. Les techniques d’anesthésie locorégionales modernes impliquent nécessairement des investissements spécifiques : la localisation des nerfs par neuro-stimulation nécessite l’achat d’un appareil dédié (le neurostimulateur) et d’aiguilles spécifiques, l’échoguidage est réalisé avec un appareil d’échographie “classique”, équipé d’une sonde linéaire, et là encore d’aiguilles spécifiques. L’étude a donc montré que le coût de l’anesthésie était incontestablement augmenté du fait du recours à l’écho-guidage confirmé par la neuro-stimulation. En revanche, le coût global de la prise en charge de l’animal avait diminué dans la plupart des cas. Le groupe pour lequel l’anesthésie locale avait été réalisée a nécessité moins d’analgésie peropératoire, d’analgésie postopératoire et de gestion des complications telles que l’hypotension pendant l’anesthésie et l’agitation pendant la récupération.
Ainsi, pour une structure vétérinaire réalisant une moyenne de 160 chirurgies TPLO par an, les auteurs ont montré que le coût variable annuel de l’anesthésie pourrait être soit augmenté de 1104,00 $, soit diminué jusqu’à 12 864,00 $, en fonction de la quantité de médicaments et d’interventions nécessaires par cas.
Un argument de plus en faveur de l’anesthésie locorégionale !!!