La castration chez le chien est une chirurgie courante et rapide, habituellement réalisée sous anesthésie générale. Elle n’en demeure pas moins un défit anesthésique pour le chirurgien chirurgie. En effet, l’excès de nociception peut être à l’origine d’instabilité cardiovasculaire pendant le geste chirurgical et de douleur pendant la phase postopératoire.
Le bloc testiculaire est une technique simple à réaliser pour compléter le protocole d’analgésie systémique. Il consiste à injecter, dans la substance du testicule, un volume d’anesthésique local. Cet anesthésique local va ensuite remonter le long du cordon spermatique (pour plus d’information, lire cet article). Ce bloc est complété par une infiltration traçante préscrotale, à l’endroit de l’incision.
La technique de bloc du cordon spermatique, inspiré de ce qui est réalisé chez l’homme, propose de déposer directement, au contact du cordon spermatique, l’anesthésique local. Cette technique peut bien évidemment être réalisée “en aveugle”. En revanche, l’échographie permet d’optimiser le geste et de limiter le risque d’hématome.
Une étude sur le bloc échoguidé du cordon spermatique
Dans cette étude, 50 chiens ont été sédatés en recevant 3µg/kg de dexmedetomidine et 0,25 mg/kg de méthadone. Dans le premier groupe, de la ropivacaine à 0,5 % (0,2 ml/kg) a été injectée dans le cordon spermatique, à son émergence au niveau de l’anneau inguinal superficiel, sous contrôle échographie (grâce à une aiguille de Tuohy) et au niveau de l’incision cutanée préscrotale. Dans le groupe contrôle, une anesthésie générale a été induite au propofol (2 mg/kg). Dans les deux cas, la stabilité cardiovasculaire, en particulier, a été surveillée pendant la chirurgie (fréquence cardiaque et pression artérielle moyenne). Du fentanyl était infecté si la fréquence cardiaque ou la pression artérielle moyenne augmentée de plus de 30% par rapport à la valeur initiale. Les chiens ont été surveillés 24h postopératoires, et des analgésiques étaient donnés si les scores de douleur le justifiaient.
Dans le groupe “Ropivacaine”, un à deux bolus de propofol (1,0 à 1,5 mg/kg à chaque fois) ont été nécessaires dans la majorité des cas (22/25) pour limiter les mouvements pendant la chirurgie. En revanche, il n’a jamais été nécessaire d’injecter du fentanyl pendant ou après la chirurgie. Dans le groupe des chiens anesthésiés, tous les chiens ont reçu un bolus de fentanyl et un à deux boli de propofol au cours de l’intervention. De plus, pour 24/25 chiens, les scores de douleur ont justifié des analgésique en postopératoire.
Que peut-on retenir ?
On pourra bien sur regretter le manque de puissance de cette étude qui n’a pas été réalisée en aveugle (à l’exception des évaluations postopératoires). En revanche elle suggère l’excellente qualité de l’anesthésie préopératoire procurée par le bloc échoguidée du cordon testiculaire. En déposant l’anesthésique local au plus près des structures nerveuses génitofémorales (plutôt qu’en se basant sur sa migration), l’analgésie induite semble optimale et surtout prolongée.
La castration du chien, associée au bloc échoguidée du cordon spermatique, va dans le sens de la RAAC que vous pouvez découvrir dans cet article.