La RAAC (Récupération améliorée après chirurgie) ou fast-track est un nouveau concept émergeant en médecine humaine. Il commence à susciter un intérêt dans les cliniques et hôpitaux vétérinaires. L’objectif de ce concept est d’améliorer les résultats de la prise en charge chirurgicale du patient de manière multimodale : il passe par une amélioration de la préparation à la chirurgie, de l’anesthésie, de l’acte opératoire et de la récupération fonctionnelle.
En médecine humaine, les auteurs ont ainsi montré que la durée d’hospitalisation et les complications pouvaient être réduites pour certaines interventions chirurgicales. Ainsi, un exemple illustrant les résultats de la RAAC sont la pose de prothèse totale de hanche ou de genou, en ambulatoire.
ALR et RAAC
Cet article nous rappelle la gestion optimale de la douleur périopératoire qu’offre l’anesthésie locorégionale. Elle est devenue l’un des éléments clés contribuant à la mise en œuvre de la RAAC. Elle permet en particulier :
- le passage de procédures chirurgicales complexes, nécessitant une utilisation importante d’opioïdes à des procédures ambulatoires,
- la diminution de la consommation d’opioïdes réduisant les nausées et vomissements postopératoires
- des séjours hospitaliers plus courts et des patients qui peuvent être confiés aux soins de leurs propriétaires très rapidement
- le retour à une fonction autonome rapide.
Un autre aspect essentiel de la RAAC est la diminution globale des coûts liés à la prise en charge chirurgicale des patients.
Parmi les techniques d’anesthésie locorégionale, les blocs nerveux périphériques ont un avantage majeur par rapport aux anesthésies neuraxiales (péridurale, rachianesthésie). En effet, l’incidence des effets secondaires associés aux techniques neuraxiales, tels que l’hypotension peropératoire, la paralysie motrice résiduelle postopératoire ou la rétention urinaire, est considérablement réduite lors de blocs nerveux périphériques.
Place de la narcose et des opioïdes ?
Dans certaines situations, l’anesthésie locorégionale peut être associée à une hypnose médicamenteuse (en opposition à la narcose « chirurgicale »), ce qui devient un des points forts de la RAAC. Elle assure un réveil rapide, une reprise immédiate de l’alimentation, une diminution significative des besoins en opioïdes et des effets indésirables (sédation, dépression ventilatoire, dysphorie, nausées, vomissement et/ou inappétence). L’anesthésie sans opioïdes (Opioid-free anesthésia : OFA) devient même parfois possible : les opioïdes sont alors utilisés avec parcimonie, comme médicaments de « secours” en cas de besoin uniquement, plutôt que de manière programmée et systématique.
Aujourd’hui, il est admis que pour toute intervention chirurgicale, une technique d’anesthésie locorégionale doit être incluse dans le protocole d’anesthésie-analgésie. L’argument mis en avant a souvent été la stabilité de l’anesthésie, liée à l’effet d’épargne en agent de narcose. La RAAC et ses bénéfices sont des arguments supplémentaire pour mettre en place ces techniques.