Utilisez l’atipamézole judicieusement chez le chat !

Temena est un fabricant de consommables pour l'anesthésie locorégionale

Fabricant et distributeur de dispositifs pour l’anesthésie locorégionale

Les effets cardiovasculaires associés à l’administration d’alpha-2 agonistes sont bien décrits. L’augmentation des resistances vasculaires systémiques provoque une augmentation de la pression artérielle. Cette hypertension induit, grâce à des barorécepteurs, un réflexe physiologique de bradycardie et une diminution importante du débit cardiaque. Le tout perpétuer par la diminution du tonus sympathique. L’intensité et la durée de ces effets associés sont dose-dépendants.

Les chats ne semblent pas avoir le même degré d’hypertension associé à l’administration de (dex)médétomidine que les chiens. Ceci est vrai lors d’administrations pré-anesthésiques. Dans cette espèce, le niveau circulant de catecholamines augmente rapidement en cas de stress. Ceci entraine des pressions artérielles initialement élevées qui peuvent limiter l’hypertension supplémentaire induite par les alpha-2 agonistes, au moment de la prémédication. Cette hypertension réflexe existe belle et bien chez le chat comme chez le chien. Elle est clairement mise en évidence lorsque la (dex)médétomidine est administrée déjà anesthésié (à l’isoflurane par exemple) : la pression artérielle moyenne peut alors doubler.

Dans cet article, les auteurs se sont intéressés aux effets cardiovasculaires de l’atipamézole administrée  après de la dexmédétomidine, chez des chats anesthésiés à l’isoflurane. En pratique l’atipamézole était administrée en intramusculaire, 5 minutes après la dexmédétomidine administrée en intraveineux.

Leur résultats montrent que l’atipamézole induisait une hypotension sévère de courte durée. A coté de cela, la fréquence cardiaque, le débit cardiaque et les résistances vasculaires systémiques ne variaient pas de manière significative.

Que peut-on en retenir ?

Il est toujours difficile d’extrapoler des données expérimentales à la clinique. En revanche, on peut retenir que l’administration d’atipamézole en intramusculaire après l’injection de dexmédétomidine chez le chat anesthésié à l’isoflurane n’a pas de bénéfice. Plus important, l’injection peut induire une hypotension sévère. A coté de ça, il est fort probable que l’atipamézole aura reversé l’analgésie et l’effet d’épargne sur les autres anesthésiques.

L’atipamézole n’antagonise pas uniquement les effets de la dexmédétomidine : elle peut avoir des effets hémodynamique majeurs.

Une raison de plus pour être extrêmement vigilant chez les chats. Ils ne tolèreraient pas les effets hémodynamiques des alpha 2 agonistes et les conséquences de leur antagonisme par l’atipamézole.

5/5

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